Je suis un journaliste français, auteur de plusieurs ouvrages sur le passé colonial de la France. Mon livre Immigrés de force, les Travailleurs indochinois en France (Actes Sud, 2009), lève le voile sur un épisode totalement ignoré de l’histoire de France : en septembre 1939, le gouvernement français a recruté de force 20 000 paysans vietnamiens pour les envoyer travailler dans les usines d’armement de métropole. Soixante-dix ans plus tard, j’ai parcouru le Vietnam afin de recueillir le récit des derniers témoins encore en vie. D’autres livres ont suivi sur le même sujet, puis des films, une exposition et une bande dessinée. Actuellement, je travaille sur un important projet de livre, exposition, film et mémorial centré sur les « Travailleurs indochinois » envoyés en Dordogne entre 1940 et 1948.
L’Algérie constitue mon second terrain de recherches, avec deux sujets principaux : les Pieds-noirs et les Harkis. Dans Ni Valise ni cercueil (Actes Sud, 2012), je suis parti à la recherche des 200 000 Français d’Algérie qui ont décidé, au moment de l’indépendance, de ne pas quitter leur pays. Dans la préface, l’historien Benjamin Stora souligne qu’« aucune étude approfondie n’avait jusqu’à présent été entreprise sur le sort des Européens et des Juifs restés en Algérie après 1962 », et que « le livre de Pierre Daum constitue une grande première ». Il bouscule aussi le discours dominant qui affirme que tous les Pieds-noirs auraient quitté l’Algérie en 1962, qu’ils n’avaient pas le choix, que c’était « la valise ou le cercueil ».
Après cette longue enquête, je suis reparti en Algérie avec un sujet encore plus délicat : le sort des « Harkis » à l’indépendance. Contrairement à l’idée que les supplétifs algériens de l’armée française auraient été « massacrés » en 1962, Pierre Daum démontre dans Le Dernier Tabou, les « Harkis » restés en Algérie après l’indépendance (Actes Sud 2015), que la très grande majorité d’entre eux sont retournés dans leur village, sans être tués.
Je suis aussi journaliste, collaborateur régulier du Monde diplomatique.
Depuis plusieurs années,j’interviens dans les collèges et les lycées pour décrire, à partir de mes travaux, les rapports complexes entre l’histoire écrite par les historiens et les mémoires de celles et ceux qui ont vécu la colonisation. Je suis aussi sollicité comme journaliste pour parler de mon métier et de ses enjeux (la liberté de la presse, les fake news, l’objectivité, etc.).
J’interviens aussi sur ces sujets dans différents médias, et donne de nombreuses conférences.